Ce chapitre examine l’interface entre la percée des routes et l’environnement grâce à trois études de cas sur des aménagements routiers en cours ou envisagés dans les aires de répartition des grands singes en Afrique (Nigéria et République démocratique du Congo) et en Asie (Myanmar et Thaïlande).
La construction de routes pose des problèmes particuliers à la conservation de l’environnement. Comme les études de cas l’illustrent, une gouvernance compliquée, comme des contraintes techniques et économiques, peuvent compromettre la réalisation des objectifs de conservation, qui peut aussi achopper à la nécessité de garantir la qualité de vie des communautés affectées.
Ces études démontrent que le développement durable des routes ne peut pas être entrepris uniquement par l’administration d’un État ou d’une instance sous-nationale. La participation active et soutenue de plusieurs parties prenantes est nécessaire pour protéger l’environnement et garantir une programmation et une mise en œuvre équitables des projets d’infrastructures à grande échelle.
Ce chapitre souligne l’importance de l’action militante des ONG locales et internationales, met en évidence l’intérêt de la prise en compte des écosystèmes et de la faune et de la flore sauvages dans la planification et la conception des routes et montre les différentes options de ce travail de sensibilisation, qui en dernier ressort dépend d’une communication efficace par divers canaux.
Une série d’outils peut être employée pour améliorer notre compréhension des risques et des coûts pour l’environnement et la société, dont la modélisation de scénarios très ciblés et l’évaluation et le suivi permanents des impacts et des mesures d’atténuation. Toutefois, à moins que les hommes politiques et les décideurs ne privilégient les considérations environnementales, les organisations de conservation devront compter sur les garanties des institutions financières, et sur les réglementations, pour éviter d’oublier la biodiversité dans l’aménagement de grandes infrastructures.