En Afrique et en Asie, les espèces de grands singes sont de plus en plus menacées par le développement d’infrastructures impulsé par la croissance de l’économie mondiale. Si la conservation des grands singes n’est pas prise en compte dès les tout premiers stades des projets d’infrastructures, les populations de grands singes seront gravement touchées par la déforestation, la chasse et les autres activités humaines.
Les grands singes sont d’importantes espèces indicatrices du bon état des écosystèmes forestiers, et leur situation est particulièrement préoccupante à cause de leur aptitude à ressentir des émotions, leurs relations sociales complexes et leur proximité génétique avec l’homme. Les grands singes hominidés et les gibbons ont tous un statut de conservation d’espèces en danger ou en danger critique et sont tous très vulnérables aux perturbations et aux menaces anthropiques.
Malgré ces défis de taille, il est possible d’atteindre les objectifs de développement socioéconomique en assurant un développement durable et la conservation des grands singes. Pour ce faire, il est indispensable que les associations de la société civile, les communautés, les pouvoirs publics, les entreprises, les bailleurs de fonds et les ONG collaborent étroitement. Ces acteurs doivent impérativement faire en sorte que la construction d’infrastructures ne nuise pas aux forêts, aux espèces sauvages et aux populations humaines. On peut améliorer la situation dès à présent par les actions suivantes : préservation de grands massifs et de forêts naturelles interconnectées, capables de faire vivre les populations humaines et les espèces sauvages, planification stratégique des infrastructures à l’échelle nationale et du paysage, réalisation d’études d’impact environnemental et social rigoureuses dans des conditions réalistes et application de la séquence des mesures d’atténuation à tous les projets.